
L’enfant est corps – mouvement.
Et son mouvement n’est pas réfléchi comme celui d’un adulte.
L’être vit le mouvement dans l’instant présent.
Pour un adulte, le mouvement est un événement qui va servir à quelque chose. Il est souvent précédé de la pensée d’agir. Il s’agira d’un déplacement vers un lieu précis, ou d’un geste approprié, ou d’une dépense énergétique spécifique.
Pour l’enfant, le mouvement est vital et spontané. Le corps parle de lui-même. Il ne réfléchit pas, il agit. Quand l’enfant est absorbé à faire quelque chose (jouer, courir, danser) le corps se parle, se vit, se meut par lui-même.
Puis, comme nous pouvons le remarquer chez les tout-petits, le mouvement est en soi une danse, une détente et un apaisement.
A travers le mouvement spontané, l’enfant se rencontre. C’est une découverte de soi, de son petit corps, une introspection silencieuse et intérieure. Ce mouvement se dessine comme une forme à chaque instant différente et toujours ancrée dans le présent.
Certains adultes passent des années à travers diverses disciplines pour retrouver ce moment exquis dont seuls les enfants ont le secret. Etre en même temps absent dans les pensées mais présents dans son corps. Etre en même temps, dans le silence intérieur tout en bougeant son corps, le laissant agir à sa guise, sans contrôle, sans contrainte, sans retenue, tout en douceur et dans le respect de Soi.
Les enfants nous montrent souvent le comment faire spontané !
Il suffit d’être présent et attentif.
Observez leur grâce même dans leurs gestes saccadés.
Observez leur souplesse et leur légèreté.
Tout se passe sans que le mental s’en empare. Le mental enregistre mais ne soumet pas le corps. Le corps se déploie simplement. Il s’accepte. Il se vit.
Ainsi tout moment est une occasion pour rêver, pour être, pour s’aimer.
Xanthippe Lazaridis
13 février 2014